Le Hautbois

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Terme générique, le hautbois est un instrument de musique à vent de la famille des bois, de perce conique et dont le son est créé par la vibration d’une anche double au passage du souffle. Son timbre peut être puissant et sonore ou doux et charmeur, clair et nasillard ou plein de rondeur et de chaleur. Un joueur de hautbois se nomme un hautboïste.
Connu dès l’antiquité, l’instrument a évolué dans l’espace et dans le temps avec une diversité qui n’a d’égale que la créativité des civilisations et cultures dans lesquelles cet instrument est encore utilisé de nos jours. Les hautbois traditionnels (bombarde, cornemuse, duduk, gaïta, hichiriki et autre zurna) et les hautbois modernes (musette, hautbois, hautbois d’amour, cor anglais et hautbois baryton, hautbois baroque, hautbois classique) forment une grande famille aux multiples facettes.
Utilisé en solo, musique concertante, musique de chambre, orchestre symphonique ou bande de hautbois, le hautbois moderne désigne à l’orchestre l’ensemble de la famille. Selon Hector Berlioz : « le hautbois est avant tout un instrument mélodique ; il a un caractère agreste, plein de tendresse, je dirais même de timidité. La candeur, la grâce naïve, la douce joie, ou la douleur d’un être faible, conviennent aux accents du hautbois : il les exprime à merveille dans le cantabile. ».
Les ouvres pour hautbois sont essentiellement issues des répertoires baroque (Johann Sebastian Bach), et classique (Wolfgang Amadeus Mozart), puis du renouveau du XIXe siècle (Robert Schumann) à nos jours (Nicolas Bacri).
C’est aussi le nom de l’un des jeux d’anche de l’orgue : voir Hautbois (orgue) et du tuyau sur lequel on joue la mélodie à la cornemuse.

Histoire du Hautbois

L’antiquité : De nombreux vestiges offrent des représentations des mizmars égyptiens, de l’aulos grec, simple ou double, signalé par Homère dans l’Iliade : « Et l’on entend sur Thèbes en flammes le son des auloï », ou des tibiae romaines en roseau.

Le hautbois dans le monde

Les zurnas ou les zurlas se jouent encore aujourd’hui de la Turquie à la Tunisie ou en Macédoine ; les doudouks sont d’origine arménienne, les toroksips et les tárogatós de Hongrie, les surnajs de Russie ; les alghaitas se retrouvent dans toute l’Afrique et même jusqu’en Birmanie ; les shenaïs sont utilisés dans la musique traditionnelle du nord de l’Inde, les nagasvarams plus au sud ; la Thaïlande a ses pinais ; en Chine, ce sont les suonas et au Japon les hichirikis. A Cuba, la trompette chinoise est une sorte de suona chinois jouée durant les carnavals. En Bretagne (France), la bombarde est traditionnellement sonnée en couple avec la cornemuse bretonne, le biniou.

Évolution du hautbois en Europe

Chalemies de la Renaissance – À partir du XIIe siècle, l’observation des enluminures et des miniatures des manuscrits monastiques, des tapisseries, des sculptures et des tableaux où les représentations des différents hautbois ne manquent pas, donne une idée assez précise des instruments joués suivant les circonstances et les périodes (les musettes du Cantigas de Santa Maria par exemple).
Déclinée en consort (dessus, haute-contre, taille, basse.) la chalemie, appelée aussi hautbois ancien, tournée d’une seule pièce, de perce large surtout au pavillon, donnera naissance aux discants, aux cromornes, aux ciaramellas ou aux pifferi italiens, aux dulzainas ou aux graïles espagnols, mais aussi aux bombardes, hautbois du Poitou ou autres hautbois du Languedoc. Le hautbois est également la partie de la cornemuse, du biniou, de la veuze ou de la musette de cour jouant la mélodie.

Naissance du hautbois baroque

En France, les chalemies et les cromornes font partie de l’univers musical de la cour des rois jusqu’aux fêtes de hameau ; le hautbois du Poitou distrait les soirées du roi Louis XI, les musettes font danser les paysans.
À partir de 1650, les familles Hotteterre et Philidor, facteurs d’instruments, compositeurs, musiciens virtuoses, membres de la Musique de la Chambre & de la Grande Écurie du Roy, vont faire évoluer l’instrument, le divisant en trois parties (corps du haut, corps du bas et pavillon), affinant la perce, ajustant le trou des notes, ajoutant une clé de do grave en forme de W (permettant l’alternance de la position des mains) et une clé de mi . Abandonnant définitivement les « pirouettes » et les « capsules », ils imposent le contrôle de l’anche par les lèvres pour exprimer toutes les finesses du son (différence révolutionnaire avec tous les autres instruments de la famille). Ils sont considérés comme les créateurs du hautbois baroque.
En 1664, Jean-Baptiste Lully, surintendant de la Cour, écrit une marche pour ces nouveaux hautbois, les intègre à « La Grande Écurie du Roy » de Louis XIV, institution datant de François Ier, supprimant progressivement les pupitres des instruments plus anciens, comme par exemple les cromornes. Déclinés en plusieurs tailles, ils font également leur entrée dans la musique des mousquetaires et dès lors, avec les bassons, prennent leur essor dans l’Europe entière. Si les bandes de hautbois (surtout militaires) sont appréciées, l’instrument s’impose surtout dans l’orchestre symphonique naissant, accompagnant les fêtes, les opéras, les ballets de cour, les oratorios, les cantates. Il triomphe également comme soliste, en sonates, dans les concerti et en musique de chambre.
De nombreux compositeurs de l’époque baroque vont écrire pour ces hautbois, hautbois d’amour, de chasse (« da caccia »), cors anglais, tailles de hautbois et hautbois barytons (plus rares, mais certains ayant déjà vers 1680, la forme du saxophone !). Le XVIIIe siècle siècle sera véritablement l’âge d’or du hautbois.

Le hautbois classique

Le hautbois de la période classique, du milieu du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle, ne varie pas beaucoup par rapport à son prédécesseur. Pour simplifier les doigtés, particulièrement les « fourches » et les trilles, pour augmenter la tessiture (jusqu’au contre-fa) avec des recherches très empiriques, les clés deviennent progressivement plus nombreuses (do# grave, fa, sol#, clé d’octave), mais globalement, la forme et la perce restent relativement les mêmes. Il n’est d’ailleurs pas rare que les clés soient rajoutées longtemps après la fabrication de l’instrument.

Le hautbois moderne

Au début du XIXe siècle, la facture des instruments de la famille des bois subit une révolution fondamentale : Theobald Boehm invente pour la flûte traversière un système de clés et de plateaux pour boucher les différents trous. Le diamètre des trous ne dépend plus de la largeur des doigts et un plateau peut commander l’ouverture ou la fermeture de plusieurs trous. Un système de tringle pivotante, muni de ressorts plats ou en aiguille, permet d’actionner le bouchages des trous hors d’atteinte.
Pour le hautbois après quelques tâtonnements, ce sont Guillaume Triébert et ses fils Charles-Louis (professeur de hautbois au Conservatoire de Paris) et Frédéric, qui adaptent, perfectionnent et font évoluer le mécanisme, repensant également la perce. Leurs successeurs, François et Lucien Lorée, fabriquent le modèle « Conservatoire » à plateaux qui sera rapidement adopté par tous les hautboïstes.
Organologie
Le terme « hautbois » désigne tout instrument à anche double mise directement dans la bouche ou enfermée dans une « capsule » (tube recouvrant l’anche), excitée par le musicien ou par une poche d’air avec ou sans soufflet. Parfois, les lèvres s’appuient sur une pirouette – anneau de cuir, d’os ou de métal fixé au milieu du bocal (tube sur lequel est ligaturée l’anche). La perce est conique et l’instrument octavie quand on force le son (les instruments à perce cylindrique, ou clarinettes, à anche simple ou à anche double, quintoient). Le corps de l’instrument est en os, en corne, en roseau, en bois, en matière synthétique, plus rarement en ivoire ou en métal. Le timbre peut être extrêmement sonore ou au contraire très doux : une diversité qui n’a d’égal que la grande variété des instruments issues des différentes civilisations et des nombreuses cultures dans lesquelles il est encore utilisé actuellement.

Sources Wikipédia